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10/07/2013

J'ai aimé lire...

Le chœur des femmes de Martin Winckler.


Voilà un livre que j'ai offert à ma maman. Elle l'a lu, aimé, me l'a prêté et je l'ai, à mon tour lu et aimé. Je vous le conseille aujourd'hui.
C'est l'histoire d'une brillante interne qui se destine à la chirurgie gynécologique et dont le passage dans une petite unité de consultation gynéco va bouleverser les repères, les savoirs et exploser les carcans. C'est une écriture dense à l'image du flot de paroles des patientes, venues déverser leurs plaintes dans ce petit service, une écriture comme un raz de marée qui nous submerge un peu mais qui est tellement pleine de vérités. Impossible de ne pas se reconnaitre un peu dans au moins l'une de ses femmes, leurs attentes, leurs questions, leurs souffrances. Impossible de ne pas reconnaître dans ces lignes, les défaillances d'un système médical auquel nous sommes toutes, un jour ou l'autre confrontées. Pas étonnant d'ailleurs, puisque l'auteur a été médecin pendant 10 ans.
Et puis, et puis, il y a l'histoire dans l'histoire, celle de Jean Atwood, la brillante interne mais ça, je ne vous en dirais pas plus....

"Du couloir, derrière lui, ou de ma place, à côté du bureau, je regarde les femmes entrer.
Elles entrent et parfois se dirigent directement vers le côté soins comme s'il fallait qu'elles se déshabillent tout de suite, pour ne pas faire perdre leur temps au médecin, son temps est si précieux.
Elles posent parfois leur sac sur la deuxième chaise, parfois par terre.
Elles ôtent leur imperméable ou leur manteau et cherchent vaguement un endroit ou le pendre avant de le poser sur leur dossier.
De temps à autres, l'une d'elles reste entièrement habillée, la main sur la poignée du sac, signifiant ainsi qu'elle n'a pas l'intention d'y passer la matinée, d'ailleurs elle vient pour une toute petite chose.
Il y en a qui croisent les jambes et s'installent confortablement pour parler, comme si elles venaient prendre le thé.
Il y en a qui restent les jambes serrées le sac posé sur les genoux ou les mains jointes et parlent en regardant le sol ou leurs mains ou la fenêtre, enfin partout sauf devant elles.
Il y en a qui ont l'air complétement perdues et n’arrêtent pas de bouger sur leur siège et de secouer la tête _ non, non, non _ comme si elles n'en croyaient pas leurs oreilles de s'entendre dire ça.
Il y en a qui ont du mal à aligner deux mots.
il y en a qui boivent ses paroles et battent des cils.
Il y en a qui le fusillent du regard.
Il y en a qui lui font des sourires à fondre.
Il y en a dont le front n'est que souffrance."

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